DROITS DANS LE MUR Crise migratoire au Mexique et en Amérique centrale

Violence structurelle et extrême pauvreté sévissent depuis des années en Amérique centrale, alimentant une crise migratoire chronique au Mexique et dans toute la région.

Mais, ces derniers mois, la situation humanitaire des personnes migrantes ne cesse d’empirer. Pour cause, un durcissement des politiques migratoires régionales impulsé par les États-Unis, favorisant le refoulement des personnes plutôt que leur protection.

Etat des lieux

400 000

Personnes migrent chaque année entre l’Amérique centrale et le Mexique

Mexique : droits dans le mur
Mexique : les maux de l'exil
Mexique : le prix de la survie

Une crise régionale

Insécurité, violence, pauvreté et inégalités sociales : autant de barrières aux conditions minimales de développement et de respect des droits de l’Homme qui, chaque année, poussent des centaines de milliers de personnes venant d’Amérique centrale sur les routes de l’exil.

Venues du Honduras, du Salvador ou du Guatemala, ces hommes, femmes et enfants, partent vers le nord pour trouver une vie meilleure, pour eux et leurs proches.
Mais après avoir enduré des conditions d’exil particulièrement éprouvantes qui laissent souvent des séquelles – épuisement, déshydratation, blessures, associés à d’autres pathologies voire problématiques de santé mentale – ces personnes se trouvent confrontées à une politique migratoire régionale plus encline à refouler qu’à protéger. Livrés à eux-mêmes du fait de dispositifs d’accueil saturés, voire inexistants, ces exilés sans droits ni protection vivent dans des conditions très précaires.

C’est particulièrement le cas à la frontière sud du Mexique où des milliers de personnes restent bloquées suite à de nouveaux accords passés entre les Etats-Unis et le Mexique pour limiter les arrivées aux frontières américaines.

Face à cette situation humanitaire très préoccupante, nos équipes, présentes depuis les années 90 en Amérique centrale et au Mexique (région appelée Mésoamérique), ont décidé d’agir.

Nos actions 20 ans d'aide aux populations

Première intervention de Médecins du Monde au Honduras et au Salvador, frappés par des conflits civils.
05 Mai 94 Mexique : premier programme d'accès aux soins des populations indigènes de Los Altos, Chiapas
20 Avr 94 Guatemala : création d'un programme pour couvrir les besoins humanitaires des retournés du Mexique
10 Jan 95 Salvador : début des activités pour l'accès aux soins des populations
15 Fév 05 Mexique : lancement de l'action d'appui sanitaire aux migrants à Tijuana et Mexicali
02 Oct 05 Mexique : intervention d'urgence en réponse à l'ouragan Stan
09 Fév 11 Mexique : programme de santé sexuelle et reproductive des femmes migrantes employées domestiques et travailleuses du sexe dans le Chiapas
07 Juil 14 Plan "Frontera Sur" : les Etats-Unis externalisent leur frontière dans le sud du Mexique, impactant considérablement les dynamiques migratoires
04 Fév 17 Honduras : ouverture du programme pour les personnes migrantes et leurs familles
19 Sep 17 Mexique : intervention d'urgence à Puebla en réponse au séisme
23 Mar 17 Ouverture du programme régional d'amélioration d'accès à la santé des personnes migrantes et expulsées
10 Déc 18 Première caravane de migrants centraméricains
07 Juin 19 Accords de Washington entre les États-Unis et le Mexique et renforcement des stratégies anti-immigration.
20 Jan 20 Une nouvelle caravane de plus de 3 000 personnes se retrouve bloquées à la frontière mexicaine

Adossés au Siglo XXI, Sonia et ses fils, réfugiés et isolés au Mexique,
attendent de pouvoir visiter un oncle détenu dans le centre de rétention.

 

Depuis plus de 20 ans, Médecins du Monde développe en Amérique centrale et au Mexique des projets qui répondent aux besoins des populations et s’adaptent aux évolutions du contexte régional.

Depuis 2016, Médecins du Monde Espagne et France y mènent conjointement un programme régional pour améliorer l’accès à la santé des personnes migrantes et déplacées forcées.
Au Honduras, au Salvador, au Guatemala et au Mexique, ce programme se développe en partenariat avec les institutions publiques et les organisations de la société civile.

Des actions spécifiques sont mises en place pour répondre aux besoins en santé des personnes migrantes, tout en appuyant les institutions et organisations partenaires.

C’est le cas à Tapachula, première grande ville mexicaine après le Guatemala, où nos équipes proposent des consultations médicales et un accompagnement vers les soins, tout en œuvrant avec les associations locales pour la protection des exilés, le respect de leurs droits et l’amélioration des politiques d’accueil.

 

Sur ce programme

23

partenaires institutionnels, associatifs, médicaux et communautaires locaux

TAPACHULAUNE VILLE PRISON POUR LES EXILés

« J’ai très mal aux pieds, ma cheville gauche a doublé de volume et j’ai constamment des maux de tête. » En cette matinée de novembre, Maria*, une exilée hondurienne, se confie à Valeria, coordinatrice médicale de Médecins du Monde dans une salle de consultations improvisée au sein d’un refuge.

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InterviewValeria, coordinatrice médicale

Valeria est coordinatrice médicale pour Médecins du Monde.
Sa mission : œuvrer, à tous les niveaux, pour l’accès aux soins des personnes migrantes à Tapachula.

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NOUS SOUTENIR

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­ 75 €

Achat de médicaments pour 20 personnes

­ 150 €

Prise en charge médicale de 20 patients

Adossés au Siglo XXI, Sonia et ses fils, réfugiés et isolés au Mexique, attendent de pouvoir visiter un oncle détenu dans le centre de rétention. © Olivier Papegnies
Devant le centre de rétention "Siglo XXI", une centaine de migrants africains et haïtiens campent dans des conditions sanitaires désastreuses en attendant la régulation de leur statut. © Olivier Papegnies
Sur la rive mexicaine du fleuve frontière Suchiate, les appels à la protection des migrants se crient sur les murs. © Olivier Papegnies
Pour stopper et décourager les migrants, une forte présence policière s'est développée sur les bords du Rio Suchiate. © Olivier Papegnies
Sur la route principale ralliant le Rio Suchiate, fleuve frontière, et Tapachula, les contrôles policiers sont intensifs. © Olivier Papegnies
Maria est hondurienne. Victime des violences d'un gang et toujours menacée, elle s'est réfugiée avec son fils dans un refuge de Tapachula. © Olivier Papegnies
Toutes les nuits, pour avoir une chance de passer devant l'office mexicain pour les réfugiés, des migrants centraméricains dorment à l'entrée du bâtiment. © Olivier Papegnies
Les proches de migrants disparus manifestent pour exiger des politiques migratoires plus dignes et protectrices. © Olivier Papegnies
Isolées et sans droits, beaucoup de femmes migrantes se trouvent contraintes de survivre du travail du sexe une fois arrivées au Mexique. © Olivier Papegnies
Commerçant salvadorien, Oscar a dû fuir avec sa famille, menacée de mort par un gang qui le rackettait. © Olivier Papegnies
Dans le campement siégeant à l'entrée du Siglo XXI, les conditions de vies sont désastreuses. © Olivier Papegnies